Jeudi passé, j’ai donné ma première présentation en français sur le thème de la parentalité positive et l’image corporelle. Comme vous l’avez déjà lu dans un de mes posts précédents, une des premières étapes pour susciter une image corporelle positive pour nos enfants, est de soi-même rétablir une relation positive à notre corps et à la nourriture.
Sur papier, comme ça, ça semble clair, mais si, comme moi, vous vous êtes perdu.e.s dans les méandres des régimes et viviez constamment dans un ressentiment par rapport à votre physique, nourrir une relation saine et sans difficultés à la nourriture peut sembler compliqué, voire impossible.
Je me suis donc dit qu’un post sur ce sujet serait le bienvenu. C’est-à-dire : comment définir une relation ‘normale’ à la nourriture ? Et pour cela, je suis revenue à une de mes références en termes de nourriture et d’éducation : Ellyn Satter. Elle définit ce que ‘manger normalement’ signifie, dans son livre ‘Secrets of feeding a healthy family’.
« Manger normalement c’est :
Passer à table quand on a faim et manger jusqu’à ressentir de la satiété
Être capable de choisir des plats que l’on aime, les manger et s’arrêter quand on a véritablement eu ‘assez’, pas quand on ‘pense’ qu’on devrait s’arrêter
Être capable de réfléchir et sélectionner des aliments nutritifs, sans tomber dans l’extrême d’être si anxieux.se ou restrictif.ve que manger perd toute dimension de plaisir
Se donner occasionnellement la permission de manger car on est heureux, triste, qu’on s’ennuie ou qu’on a envie de ressentir un certain confort
Le plus souvent, manger 3 repas par jour, mais ça peut aussi être 4 ou 5 repas, ou décider de grignoter entre ces repas
Laisser quelques biscuits sur l’assiette car on sait qu’on peut encore en manger demain. Ou les manger tous car ils sont tellement délicieux.
Parfois, c’est manger tellement qu’on dépasse la satiété, et qu’on se sent inconfortablement ‘rempli.e’. Parfois c’est aussi manger moins qu’on aurait voulu.
Faire confiance à son corps pour les erreurs qu’on a pu faire en termes de quantités.
Investir du temps et de l’attention dans notre alimentation, tout en gardant en tête que notre nutrition n’est qu’UNE des parties importantes de notre vie.
Bref, manger normalement équivaut à une grande flexibilité : accepter que manger varie en fonction de nos sensations [de faim], de notre planning, de notre proximité à la nourriture, de nos sentiments. »
Voila ! La chose qui me frappe le plus dans cette définition, c’est l’idée de faire confiance à notre corps, sans aucun jugement moral ni besoin de ‘guide’ externe. J’adore aussi que des sentiments comme la culpabilité, la honte, le regret, n’apparaissent à aucun niveau de cette liste de comportements. Clairement, ces sentiments ne sont que des ‘pièces importées’ de la culture ambiante qui met la minceur sur un piédestal. Ils n’ont pas de place dans une relation saine au corps et au poids.
Que pensez-vous de cette définition ? Vous y reconnaissez-vous ? Si non, pourquoi ? Pour moi, le troisième point reste le plus épineux à appliquer ‘dans la vraie vie’. Mais j’y travaille ? Et vous ?
Dites-moi tout en commentaires ci-dessous !